Développer des opportunités
L’éducation est un service public essentiel. Les visionnaires du 19ème siècle avaient compris l’intérêt
de développer l’éducation auprès du plus grand nombre. Jules Ferry mis en place l’école obligatoire et cela contribua
largement au développement de la prospérité du 20ème siècle. Notre système éducatif s’est ensuite adapté pour
développer une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, pour accompagner le développement de l’industrie et des
services, notamment avec le développement des études supérieures pour le plus grand nombre. D’un côté, cela a
permis des avancées scientifiques et techniques, et de l’autre, de faire émerger une élite basée sur la connaissance
plutôt que le titre.
Éducation et progrès
Depuis un peu plus de 30 ans, nous vivons l’effet continu de deux chocs simultanés : la mondialisation et la
technologie. Au lieu de s’adapter à ces opportunités, la France est en déclin, et cela a contribué au développement
de trois problèmes liés à l’éducation.
Premièrement, même si l’éducation représente une part importante du budget
de l’État avec
63
milliards d’euros en 2025, le déclin assèche les moyens disponibles pour répondre aux besoins. Cela se manifeste
par exemple avec la mise en place de Parcours Sup qui rationne l’accès de certains étudiants aux filières de leur
choix, ou par le manque d’effectifs dans le corps enseignant, ou par des rémunérations relativement peu élevées.
Deuxièmement, notre modèle éducatif a été conçu pour former les jeunes, mais dans un monde où les métiers évoluent,
notre système n’est pas conçu pour former les adultes aux ajustements du marché de l’emploi et aux nouvelles
opportunités. Il y a certes eu le développement de la formation professionnelle avec l’émergence des formations
courtes, mais celles-ci mènent souvent vers des métiers qui payent peu, donc contribuent à la baisse du pouvoir d’achat
par la smicardisation de la société.
Enfin troisièmement, notre culture rationnelle nous a mené vers un système éducatif fondé sur l’acquisition du savoir
mais ne développe pas suffisamment l’approche empirique, pourtant essentielle pour le développement des capacités
d’entreprendre, d’imaginer et de décider.
Éduquer pour prospérer
L’action politique que nous proposons consiste à faire évoluer notre système éducatif pour l’adapter aux
besoins d’une économie tournée vers la mondialisation et la technologie. Nous proposons de renforcer notre système
éducatif, notamment en redirigeant une partie des ressources humaines et financières de la suradministration.
L’objectif est que notre système éducatif permette à tous de développer leur plein potentiel, à tout âge. Pour
cela, nous proposons des réformes de l’éducation qui concernent tant les jeunes que les adultes.
Pour les jeunes, nous proposons d’abord de généraliser le jeu d’échecs à l’école primaire avec une reforme simple,
peu coûteuse, mais avec le potentiel d’affecter le développement cognitif des générations futures. Ensuite, nous
proposons d’enseigner l’anglais dès le primaire, lorsque c’est facile d’apprendre une langue étrangère. Enfin, nous
proposons de l’informatique en matière principale du collège au lycée, avec le même nombre d’heures que le français
et les mathématiques. Il ne s’agit pas d’une simple initiation à l’informatique, mais bien d’une formation approfondie
qui permettra à ceux qui le souhaitent de se lancer dans la vie avec un niveau d’informaticien débutant dès la sortie
du lycée. L’informatique est une matière différente des autres car c’est une matière qui permet de développer l’apprentissage par la méthode
empirique, par l’expérience. Et si toute une classe d’âge y est exposée, cela éveillera des vocations qui pourront
plus tard se transformer en des réussites technologiques et économiques.
Pour les adultes, nous proposons d’ajuster le système éducatif à la mise en place la réforme de la réforme de
l’assurance chômage universelle. En effet nous proposons que tout le monde puisse se reformer vers un nouveau
métier grâce à un droit universel à la formation. Il s’agit d’aller au-delà des formations professionnelles
courtes et de permettre à ceux qui sont actuellement en décalage avec les besoins du marché de l’emploi de suivre
une formation longue, d’un minimum de deux ans, que ce soit au lycée professionnel, en BTS, à l’université, en école
de commerce ou en école d’ingénieur, en percevant 80% du SMIC net. Enfin, pour accompagner les étudiants et les adultes
en formation, en plus des dispositifs existant tels que les bourses d’étude, nous proposons un prêt étudiant qui
permettra à tous d’étudier dans une plus grande sérénité financière.
Notre vision de l’État et de l’économie nous mène à proposer un investissement important dans le service public
de l’éducation. Cela nécessitera des moyens supplémentaires, qui seront redirigés de la suradministration. Faire
évoluer l’éducation d’une machine à apprendre en une machine à opportunité économique, tel est notre vision de
l’éducation.